

Cette méthode pour se sentir cachalot en 1h30 joue de la relation à l’eau, au son, à la profondeur, à la surface, en proposant une inversion radicale entre le haut et le bas, la force d’Archimède et la gravité. Prévoir 30 minutes pour le retour à la terre ferme. L’anatomie du cachalot se construit ici à partir d’une grande colonne vertébrale sans bassin ni jambe.
La proposition reprend la structure temporelle de la Fiction Corporelle araignée[ref]
Extrait d’une captation de la Fiction Corporelle araignée
[/ref], en trois parties :
La Fiction corporelle cachalot ne dit pas tout sur le cachalot, aussi est elle accompagnée d’une Feuille de salle.
Extrait : « Quelles serait les lois de la physique si elle avaient été écrites par des cachalots ? Quand des cachalot se parlent, ce qu’ils disent est rythmique. Tout comme l’espace qu’il perçoivent.
On pourrait dire qu’ils voient avec les sons, mais cela serait passer sous silence les différences entre le monde lumineux et le monde acoustique :
Dans le monde lumineux. Ce qui est loin est petit.
Dans le monde acoustique, ce qui est loin est plus tardif que ce qui est proche. Autrement dit pour le cachalot, l’espace c’est du temps. Et les courant marins forment des tunnels pour le son, permettant d’entendre ce qui se passe à des centaines ou des milliers de kilomètres, peut-être même de l’autre côté de la terre.
Dans le monde acoustique, ce qui est mou sonne plus grave. Ce qui est petit sonne aigu.
Dans le monde lumineux. Ce qui est devant cache ce qui est derrière, parce que la plupart des objet ne sont pas transparents.
Dans le monde acoustique sous marin, la plupart des objets sont transparent au son, si bien que la question du masquage se pose complètement différemment. On pourrait dire qu’essentiellement, ce qui est bruyant masque ce qui est délicat. »
Note sur les Fictions Corporelles : Je porte les Fictions Corporelles comme des sculptures. Leur matériaux est la représentation que vous avez de votre corps. Des fictions donc, puisque le devenir animal qui est proposé reste au niveau de la sensation. Chaque Fiction corporelle est le fruit d’une recherche sur la représentation d’un corpus de connaissances. une représentation somatique, proprioceptive, non-visuelle.
Premier temps
En entrant dans la chapelle, le visiteur découvre le lit surplombé par l’écran de papier. Comme une clef de lecture, trois anatomies sont désignées : L’anatomie du lieu (La chapelle est une symbolisation architecturale d’un corps) est révélée par la mise en résonance acoustique de son volume d’air par des basses fréquences. Une anatomie écrite sur l’écran (pied, pied, main, main, sexe, ventre, épaule, épaule, etc.) à ’aplomb du lit. L’anatomie du spectateur qui est invité à s’allongé sous l’écran. On constate alors que les dimensions de ce lit bateau ne correspondent pas à la typologie de la literie contemporaine. Ou alors il s’agit d’un lit pour une personne et demie.
Deuxième temps
Une minute après que le spectateur se soit allongé, le spectacle commence : à l’endroit de l’énonciation de son anatomie se trouvent maintenant projetés les textes de R.D. Laing. Le placement des mots propose une relation entre le corps et le texte. Les huit haut-parleurs répartis dans la chapelle et sous le lit jouent désormais en contre-point émotionnel avec le texte. Cette musique joyeuse chatouille la solennité du lieu et ouvre le champ des interprétations de l’expérience : un massage typographique ?
L’organisation du jeu varie selon l’humeur du moment, mais le principe reste le même : des philtres sont disposés sur des tables, et chaque participant est invité à faire l’expérience avec plusieurs autres personnes. Au fil des rencontres, chacun se découvre avec toutes sortes d’yeux.
Activations :
Construit autour d’un fauteuil à bascule, un système acoustique élémentaire permet d’écouter des voix avec un écho : Chaque extrémité d’un tuyau de 150 mètres de long est reliée à l’oreillette un casque d’écoute.