Catégorie : atelier

  • PALEO BLIND TRIP pour voyants et non-voyants

    PALEO BLIND TRIP pour voyants et non-voyants

    Visite de la grotte d’Isturitz en écholocalisation
    Le 6 juin de 10h à 16h, sur réservation
    conférence ou performance autour de l’écholocalisation le 5 juin à 16h au musée de Bayonne

    Des peintres pré-historiques ont retrouvé leur chemin à l’oreille, dans des grottes qu’ils ornaient en tenant compte de l’acoustique. Ce sont les conclusions du chercheur et chanteur Iégor Reznikoff, après avoir visité de nombreuses grottes ornées du Sud-Ouest de la France. A l’entendre, ces peintres ont pratiqué une forme humaine d’écholocalisation.

     

    Oxocelhaya
    Bien qu’ayant l’usage de mes yeux, souvent je préfère les fermer. Depuis 2013, je me promène en aveugle, et je partage une manière de se repérer au son des échos, un peu comme le fait une chauve-souris ou un dauphin. C’est une expérience dépaysante, qui permet de changer de monde juste en enfilant un bandeau. C’est aussi une manière de se rencontrer au-delà des apparences, et d’échanger sur nos (très) différentes manières de percevoir.

    Au cours l’initiation matinale, vous apprendrez à vous repérer en tâtonnant, non pas avec les doigts, mais avec l’écho. Vous reconnaitrez rapidement ce que vous connaissez déjà, probablement sans le savoir : l’écho d’un mur, d’un arbre, d’une ouverture… Peut-être trouverons-nous l’écho délicat d’un escalier qui monte. Mais pour commencer, à moins d’être déjà complètement aveugle, il vous faudra enfiler un bandeau.

    “Ils ne voient pas”. Lors d’un atelier d’écholocalisation pour voyants et non-voyants. Photographié par Hélène Motteau
    “Ils ne voient pas”. Lors d’un atelier d’écholocalisation pour voyants et non-voyants. Photographié par Hélène Motteau

    La grotte d’Isturitz est une grotte ornée où les plus anciennes traces humaines remontent au paléolithique moyen. Les vestiges que l’on y trouve laissent croire qu’elle fut un lieu de rassemblement et de transmission de savoirs pratiques. Comment se transmettre une pratique quand on ne voit pas grand-chose ? Comment décider collectivement où aller quand on n’y voit rien ?

    Pour cette atelier-promenade, passée la phase d’initiation matinale, chacun apprend de chacun. C’est un processus de recherche, c’est-à-dire que nous partageons des questions plutôt que des réponses. Mon rôle est essentiellement de faciliter des échanges. Dès que le groupe et l’environnement le permettent, je me bande aussi les yeux, si bien que plus personne ne voit. Sans cela, impossible d’avancer sérieusement !

    Artiste-chercheur, j’ai fait connaissance avec l’écho et les clicks de langue en 2012 au détour de rencontres avec des dauphins. Mes formateurs à l’écholocalisation sont aveugles : Daniel Kish, Tom de Witte, Idji Xuan et Thomas Tajo.

    Sur réservation +33 (0)5 59 29 64 72 / reservation@grottes-isturitz.com.
    Rendez-vous à 10h à l’entrée du site des Grottes d’Isturitz et Oxocelhaya.
    La proposition se déroule jusqu’à 16h, avec une pause restaurative le midi, pourquoi pas tous ensemble “Chez Haramboure” à Isturitz.
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  • Apprendre par l’animal – 1ère partie

    Programme :

    Vinciane Despret (Liège) le 7 mai 2015
    Conférence-débat à 18h30
    La philosophe Vinciane Despret est l’auteure de plusieurs ouvrages sur la question animale.

    Tom de Witte (Anvers), le 11 juin 2015
    Atelier à 15h30, conférence-débat à 18h30
    Aveugle, il enseigne l’écholocalisation, analogue humain du mode de perception des dauphins et des chauves souris.

    David Rothenberg (New York), le 16 juillet 2015 -Annulé
    Conférence-concert à 18h30. Surprise possible en fin de soirée.
    Clarinettiste de Jazz, ses dialogues musicaux improvisé impliquent des animaux dont : bélugas, baleines à bosses, cigales, rossignols.

     

  • Apprendre par l’animal – 2ème partie

    Ateliers et de conférences – 11, 12 et 13 décembre 2015

    La Panacée, Montpellier, rue de l’école de pharmacie

    « J’aurais aimé, une fois dans ma vie, pleinement communiquer avec un animal. C’est un but inaccessible. Il m’est presque douloureux de savoir que je ne pourrai jamais trouver de quoi est composée la matière et la structure de l’univers. Cela eût signifié : être capable de parler avec un oiseau. Mais là est la frontière qu’on ne peut franchir. Traverser cette frontière serait un grand bonheur pour moi » Ainsi parlait Levi-Strauss avec F. Raddatz

    Le rêve de parler avec un oiseau, la science peut-elle nous aider à l’accomplir ? Ou bien au contraire, serait-ce qu’une certaine science -analytique et progressiste- nous aurait fait oublier la manière de communiquer pleinement avec un animal ? Quels rapport au corps, à la pensée et à la parole construire ou re-construire pour cette entreprise ?

    Nous avons choisi de débatte de ces questions sur un terrain artistique. Elles transgressent parfois les protocoles scientifiques en vigueur. Notre démarche vise à se faire rencontrer des pratiques qui longtemps ont feint de s’ignorer. Les rassembler momentanément dans le cadre de ces rencontres « apprendre par l’animal » permet de faire avancer autrement la réflexion. De même que les recherches sur la télépathie peuvent nous interroger sur la naissance de la parole, la méthode pour se sentir cachalot (Fiction corporelle) est susceptible de nous questionner sur les conventions de représentation en science.

    Rapports renouvelés aussi entre sensation et pensée, entre intuition et preuve, entre méthode et improvisation, entre spectacle et observation.

    Le programme est composé de telle sorte que les questions rebondissent à travers les trois jours et qu’un territoire de pensée et de sensation qui nous lie à l’animal se développe à travers ces rebonds. Nous vous invitons à suivre ces rencontres construites comme un parcours qui renouvellera notre perception de notre communication à l’animal.

     

    INFOS PRATIQUES :
    Cycle Apprendre par l’animal proposé par Boris Nordmann, artiste invité par La Panacée.
    Gratuit. Infos et réservations à effectuer par mail à mediation@lapanacee.org. www.lapanacee.org

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    PROGRAMME DES TROIS JOURS

    VENDREDI 11 décembre 2015 – Rencontrer la parole –

    17h-19h15 Atelier
    Exploration immersive – Que cela fait-il de parler ?
    Mandoline Whittlesey
    Nous irons ensemble à la (re)découverte de la parole. Nous laisserons place à la sensibilité du corps fluide, animal, afin de permettre une émergence sensible du langage. Des plages d’expérimentation, seuls et à plusieurs, viendront soutenir un vécu qui posera la fondement de nos échanges. Venir habillé confortablement et chaudement. Tous et toutes sont bienvenus !

    19h30-20h15 Atelier
    Jeux W
    Jeanne Revel du collectif W
    La pratique W travaille à construire et à expérimenter des outils pour l’action en représentation, c’est-à-dire toutes les situations où on agit devant quelqu’un. Ces outils s’élaborent et se transmettent au cours de sessions de recherche. Ils se pratiquent aussi sous la forme de jeux et alors, produisent de la parole.

    20H30-21h30 Performance oratoire
    Bloc – jeu issu de la pratique W
    Mandoline Whittlesey, Jeanne Revel, Bettina Höfer, Joanne Clavel, Boris Nordmann
    Le bloc prend la forme d’une conférence improvisée à plusieurs voix. L’élaboration en temps réel est assurée par l’observation d’un petit nombre de règles formelles : le discours se constitue au fur et à mesure qu’il avance, selon une logique d’enchaînements qui peu à peu l’éloigne de son point de départ. Par ces moyens simples, le bloc travaille ainsi la possibilité d’une énonciation collective, qui est aussi un puissant moteur de langage et de fiction.

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    SAMEDI – Mediumnsime, Malentendu et Méthodes –

    14h30-16h15 Conférences
    Véronique Servais 
Pour une science humaine des animaux : que faire après le constat du malentendu ?
    Il devient évident qu’on ne peut se contenter d’étudier les animaux comme si tout en eux relevait de la biologie. Je proposerai l’idée que c’est en concevant la communication homme-animal comme un malentendu qu’on se donne les moyens de construire un cadre perceptif permettant aux animaux de prendre place et de faire entendre leur voix, en théorie du moins.

    Fabienne Delfour 
Tentatives de communications interspécifiques avec les dauphins menées dans le cadre de l’éthologie.
    Fabienne Delfour présentera le développement des outils et des études auxquelles elle contribue en milieu captif et sauvage, après avoir brossé l’histoire de l’éthologie des dauphins. Elle interrogera la place de la technologie dans ces études qui sont (trop) largement inspirés de la primatologie.

    16h30-17h50 Conférence
    Être médium entre animaux et humains.
    Bettina Höfer
    J’expliquerai ma pratique de médium, la forme de télépathie que je pratique : comment j’y suis venue, et comment elle me permet d’intercéder entre des humains et des animaux libres ou des animaux domestiques. Je présenterai les formes que prennent les rencontres par cette voie, et je vous en donnerai des exemples concrets.

    18h15-20h Proposition artistique
    Fiction corporelle cachalot ou Méthode pour se sentir cachalot en 1h30
    Boris Nordmann
    La proposition se déroule en trois partes : 1. Une courte conférence de biologie sur les cachalots qui sont des très grand dauphins. 2. Une méthode pour déformer son schéma corporel humain et lui donner la forme d’un cachalot. Vous êtes allongé, presque immobile : interprète et spectateur. Le corps humain est la forme de départ que l’imagination peut déformer pour y inscrire le corps d’un cachalot. Suit une plongée-promenade collective imaginée. 3. Un retour progressif au corps humain.

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    DIMANCHE – Transfert et Transmission –

    10h-12h30 Atelier
    Initiation à la télépathie avec les animaux
    Bettina Höfer
    Initiation pas à pas : Méditation / Exercices de télépathie / Ressentir ses différents sens à l’intérieur de soi / Contact avec un animal.

    14h30- 16h20
    Atelier lecture à deux voix d’interactions hommes-dauphins
    Fabienne Delfour + Véronique Servais
    A partir d’observations filmées d’interactions entre dauphins et humains, Fabienne Delfour et Véronique Servais nous montreront comment elle travaillent. Ainsi, elles nous initieront à pratiquer leur méthodes d’interprétation.

    Le système W (Jeanne Revel) Conférence Une interaction dauphins-humains interprétée avec les mots du système W
    Parce que W appelle représentation le fait d’agir sous le regard d’autrui, elle concerne potentiellement toute interaction plus ou moins codifiée dans la vie sociale : une assemblée de grévistes, une messe, une vente aux enchères, une salle de classe… On tentera d’appliquer au corpus présenté par Fabienne Delfour et Véronique Servais les catégories proposées par W et d’analyser en termes de représentation les interactions humain-animal qui servent de fondement à l’éthologie.

    16h30-18h Conférence
    Des pratiques somatiques pour approcher des animaux ?
    Joanne CLavel
    Les pratiques somatiques proposent une nouvelle manière de vivre son corps humain, en le percevant lui-même comme un écosystème. Elles unifient l’action de penser et celle de sentir. Permettent elles l’émergence de nouveau dispositif de rencontre avec des animaux ?

    Table ronde de clôture

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    Les Intervenants

    Joanne Clavel (Montpellier et Paris)
    Joanne Clavel est chercheure en sciences de la conservation au Muséum national d’Histoire naturelle. Formée aux sciences de l’écologie avec une thèse portant sur l’impact des changements globaux sur la biodiversité, elle travaille aujourd’hui à l’interface avec les humanités environnementales – art, esthétique, politique – après s’être formée en danse à l’Université Paris 8, en médiation esthétique à l’ULg en Belgique, en écologie politique puis chorégraphie à UCBerkeley. Elle enquête sur le développement d’une culture écologique, d’un « art de vivre », dans des milieux qui pratiquent le soin aux autres (agriculture, pratiques somatiques et artistiques).
    Elle co-fonde en 2008 le collectif d’artistes Natural Movement afin de monter des créations artistiques et des projets de médiation de l’écologie dans des lieux variés : zoos, laboratoires scientifiques, banlieues, milieux ruraux.
    https://mnhn.academia.edu/JoanneClavel + http://www.natural-movement.fr/

    Fabienne Delfour (Paris)
    Dr. en Ethologie Cognitive et Habilitée à Diriger les Recherches, Fabienne Delfour a consacré une vingtaine d’années à étudier les mammifères marins en milieu naturel et en parcs marins. Elle s’intéresse aux comportements, aux capacités cognitives et au bien-être de ces animaux. Intriguée par la riche relation homme-animal, elle a choisi de mener des études pluridisciplinaires et innovantes pour mieux en comprendre les rouages. Affiliée au Laboratoire parisien d’Ethologie Expérimentale et Comparée et responsable scientifique au delphinarium du Parc Astérix, elle encadre aujourd’hui des travaux de master et deux doctorats sur le bien-être des dauphins et en étho-acoustique. Impliquée dans plusieurs comités scientifiques et de bien-être animal, elle travaille activement à rechercher des critères objectifs d’évaluation du bien-être animal adoptant résolument une posture qui considère l’animal et son monde propre. http://www.animauxetcompagnies.com/

    Bettina Höfer (Lignières, Suisse)
    Bettina Höfer reçoit à son domicile des gens qui ont des soucis avec leur chat, leur troupeau de chèvres ou le loup dans le bois. Ses faculté de médium lui permette d’opérer un travail de médiation entre animaux et humains, et plus généralement d’aider les animaux et les humains à trouver un bien-être physique et psychique. Elle peut travailler à partir d’une simple photo de l’animal. Ses recherches actuelles lui font rencontrer des éléphants et nager avec des dauphins. Pour son activité de médium en « communication animale », elle s’appuie sur le concours de ses animaux familiers -chien, chat, cheval- et de certains dauphins qu’elle fréquente régulièrement.

    Véronique Servais (Liège, Belgique)
    Après des études en psychologie et un mémoire intitulé « Etude exploratoire des effets thérapeutiques de l’animal familier auprès de jeunes filles anorexiques », Véronique Servais a consacré l’essentiel de ses recherches à l’étude des relations entre humains et animaux dans la société contemporaine. Outre de nombreux articles, elle est l’auteur (avec Jean-Luc Renck) de L’éthologie. Histoire naturelle du comportement (Ed. Seuil) et de La science [humaine] des chiens, aux éditions Le bord de l’eau. Elle est également responsable du « Certificat Universitaire en Médiation animale et Relations à la nature » à l’Université de Liège. Récemment, elle a mené une étude sur l’enchantement dans les rencontres avec des dauphins, qui l’a conduite à s’intéresser à l’enchantement dans la danse puis à ce qui survient chez les élèves d’un conservatoire d’arts dramatiques au cours d’exercices inspirés du rituel vaudou. Ses projets pour l’avenir sont de contribuer à une science humaine des animaux.
    http://orbi.ulg.ac.be/browse?type=authorulg&rpp=20&value=Servais%2C+V%C3%A9ronique+p002649.

    Mandoline Whittlesey (France et U.S.A)
    Artiste chercheuse et pédagogue, Mandoline élabore son travail autour de la relation intersubjective, la fluidité perceptive et le phénomène symbolique, dans une perspective transdisciplinaire. Après un Bachelor of Arts obtenu à Oberlin College, USA en 2002 (écriture, danse, photo) elle est interprète pour des chorégraphes en France (H.Cathala, L.Montecchia, C.Filmon, E.Grivet…) et développe ses propres projets à partir de 2006 (performance-installation). Certifiée praticienne de Body-Mind Centering® en 2010, elle créé et codirige SOURCES, formation en pratiques somatiques, puis développe un cycle de formation en Mouvement Authentique qu’elle mène pour la troisième année consécutive. Soutenant une vision résolument poétique, profondément incarnée, Mandoline poursuit actuellement un Master of Fine Arts en chorégraphie et arts visuels à Wilson College, USA.
    http://mandolinewhittlesey.blogspot.fr/

    Le collectif W (incarné cette fois par Jeanne Revel, France)
    W est née en 2003, à la suite d’un travail sur les conditions d’une énonciation collective (Bloc, Centre Chorégraphique de Tours). Ce travail s’est poursuivi lors d’une collaboration de Joris Lacoste et Jeanne Revel avec le chorégraphe Joao Fiadeiro autour de sa méthode de Composition en Temps Réel (Centre National de la Danse, 2004), puis s’est développé de manière autonome.
    Que se passe-t-il lorsque quelqu’un fait quelque chose sous le regard d’autrui ? Comment agit-on lorsqu’on se sait regardé ? Que se passe-t-il exactement quand on regarde simplement « pour le plaisir » ? W tente de répondre à ces questions par l’élaboration d’un glossaire, d’une pratique performative et d’instruments pour la critique. W produit notamment des jeux, un précis de notions opératoires, des stages et sessions pratiques, des séminaires critiques, ainsi que divers articles et conférences.
    http://www.1110111.org

    Boris Nordmann
    est artiste chercheur, co-fondateur de Old School (école de la relation inter-espèce), biologiste de formation, diplômé du Fresnoy Studio National des Arts Contemporains. Médaillé du concours Lépine en 2009, mandataire d’un 1% artistique en 2010, son parcours est tissé de collaborations avec des chercheurs. Il développe un projet de recherche interdisciplinaire qui admet à égalité des pratiques issues des sciences sociales, des sciences naturalistes, du handicap (écholocalisation humaine), du sport (apnée, kayak), et des arts (contact improvisation, techniques vocales). La publication de cette recherche passe actuellement par des œuvres et ateliers : les Fictions Corporelles, les ateliers d’écholocalisation humaine pour voyants et non-voyants et un film en cours.
    www.borisnordmann.com

  • Manger, le débat des parties

    Venir avec faim, serviettes, nourriture et mains propres.
    Conférence-Jam proposée à Paris le 13/07/2015 à 17h lors des Rencontres internationales du Contact-Improvisation

    Ce texte est une base pour l’improvisation.

    Bonjour !
    Annoncer le cadre :
    Je vais vous proposer un temps d’alimentation guidé qui va durer une petite heure et glisser tranquillement vers une jam ensuite.

    ..Et Julia qui fait la traduction.

    Bon, je vous ai demandé de venir avec de l’appétit, mais il faut que je vous dise, on va travailler la retenue. Ca va nous permettre de faire plein de découvertes !

    Si c’est nécessaire, allez vous laver les mains. Et si vous n’avez pas de serviette, ramener 6 feuilles de papier toilette.
    Se mettre par deux.
    Si vous avez une allergie alimentaire, si vous ne pouvez pas manger dans une cuiller qui a touché du poisson, ou du gluten, c’est le moment de le dire à votre complice.
    Disposer devant soi 3 aliments. Éventuellement vous en empruntez un à votre voisin. Vous pouvez aussi partager.
    Voilà, chacun a devant lui, chacune a devant elle : 3 aliments.
    Les diposer de manière à pouvoir les voir en détail, et pouvoir les renifler sans avoir à les toucher.
    Vous avez devant vous 3 aliments que vous pourriez manger.

    Les regarder, sans les toucher.
    Etudier ce que ça fait de les regarder.
    Et puis, se concentrer sur un aliment.
    Comment cet aliment parle à tout l’être qui regarde.
    Est-ce qu’un partie de mon être répond particulièrement ?
    Une sensation particulière se manifeste t elle ? Ça peut-être une sensation très délicate ? Ca peut-être une sensation bien connue, ou non.
    Observer cette sensation.
    Quelles sont les pensées qui surgissent ?
    Comment cet aliment parle au système digestif ?
    Comment cet aliment parle à la main ?
    Comment cet aliment parle à la bouche ?
    Comment cet aliment parle à la langue ?
    Comment cet aliment parle aux muscles de la mâchoire ?
    Comment cet aliment parle au palais ?
    Comment cet aliment parle au nez ?
    Comment cet aliment parle à l’œsophage ?
    Comment cet aliment parle à l’estomac ?
    Comment cet aliment parle au foie ?
    Comment cet aliment parle à la vésicule biliaire ? -Si vous savez où c’est, tant mieux !!
    Comment cet aliment parle à la partie de l’estomac qui débouche sur l’intestin ?
    Comment cet aliment parle à l’intestin ?
    Comment cet aliment parle au gros intestin ?
    Y a t il d’autres parties du systèmes digestif auquel cet aliment parle, pour lui dire du bien, ou du pas bon.
    Est-ce que cet aliment parle à l’anus ?

    Et puis, regarder un autre aliment, et recommencer.
    Comment cet aliment parle à l’être qui regarde.
    Est-ce qu’une partie de mon être répond particulièrement ?
    Une sensation particulière se manifeste t elle ? Ça peut-être une sensation très délicate ? Ca peut-être une sensation bien connue, ou non.
    Observer cette sensation.
    Quelles sont les pensées qui surgissent ?
    Et, passer en revue son système digestif, lui demander comment il reçoit la proposition que fait cet aliment quand on le regarde, à cet instant.

    Et puis recommencer pour un troisième aliment.

    Choisir un aliment, en vue de le manger, mais ne pas mettre cette décision à exécution. Prendre le temps de choisir. Observer ce qui est en jeu dans le processus du choix. Observer ce que c’est que choisir.
    Est-ce que c’est un aliment qui appelle la main ?
    Est-ce que c’est la bouche qui est attirée?
    Est-ce que c’est l’œil qui est attiré ?
    Est-ce que c’est la flore intestinale qui est attirée ?
    Est-ce que votre cou se porte en avant, est-ce que c’est la tête qui est attirée ?
    Ou bien, est-ce que c’est le pied qui est attiré ?
    Est-ce qu’une partie de l’être refuse ce qu’une autre désire.
    Observer le débat entre ces parties.

    Observer ce que ça fait de choisir.
    Maintenant, vous allez pointez du doigt l’aliment que vous avez choisi, SANS le manger.
    Observer la manière dont vous pointez du doigt.
    Observer ce que ça fait d’avoir choisi.

    Fermer les yeux.
    Fermer les yeux.
    Tout en gardant les yeux fermés, approcher son nez d’un aliment sans le toucher, et le renifler.
    Étudier les sensations qui viennent dans tout l’être. Qu’est-ce qui se produit en ce moment, alors que l’odeur de cet aliment rencontre la matière de l’être ?
    Ici et maintenant.

    Et puis, toujours en gardant les yeux fermés, et toujours sans toucher, se mettre dans l’idée de choisir un aliment pour le manger. Se laisser la possibilité de choisir un autre aliment que celui qui a été choisi tout à l’heure.

    Etudier les aliments un par un, à l’odeur, sans les toucher, pour choisir celui que vous allez manger, mais ne pas le faire, ne pas le manger.

    Et observer, quelle partie de soi quelles pensée, quels organes, quels fluides, quels fascia sont sollicités par tel endroit olfactif. Et quelles partie de soi au contraire, refusent tel ou tel proposition qui leur est faite sous la forme de l’odeur. Observer la qualité que prend ce refus. Est il catégorique ? Est il conditionnel (càd. dans le style “ Je veux bien que nous mangions ceci, si nous mangions cela après… ”) ? Est il ferme, est il négociable.
    Observer, comment une partie de l’être, une pensée, une main, un organe, peut-être tenté de censurer la demande qui est faite par une partie. Et comment elle peut se faire insistante.
    Observer les parties qui ont dévellopé plus de charisme.
    Observer la réaction des parties que vous n’avez pas l’habitude d’écouter.

    Que dit le fascia sous mon crane de cette proposition alimentaire ?
    Que dit la plante de mon pied de cette proposition alimentaire ?
    Que dit ma flore intestinale de cette proposition alimentaire ?
    Que dit ma peau de cette proposition alimentaire ?
    Que dit mon cœur de cette proposition alimentaire ?
    Etc…

    C’est le moment de conclure votre choix. Vous allez donc prononcer le nom de l’aliment que vous avez choisi. NE le mangez PAS.

    Au début, je vous avait demandé de vous mettre à deux. Vous formez donc des tandems. Dans chaque tandem, celui ou celle qui est à droite va garder les yeux fermés, tandis que celle ou celui qui est à gauche va ouvrir les yeux, tranquillement.
    Voilà, dans chaque tandem, celui qui est à droite a les yeux ouvert, et celui qui est à gauche a les yeux fermé vous allez vous mettre face à face.
    Vous allez maintenant vous prendre les mains, et établir une connection, entre vous, de cœur à cœur.
    Voilà, vous pouvez vous lâcher les mains, et celle ou celui qui a les yeux ouvert va présenter un aliment devant la bouche de son complice, sans toucher sa bouche, ni son nez.

    Je vais maintenant m’adresser à celle et ceux qui ont les yeux fermés.
    Donc votre complice vous tend un aliment devant la bouche.
    Renifler cet aliment.
    L’explorer attentivement, à l’odeur.
    Etudier finement toutes ses odeurs. Toutes ses parties odorantes.

    Observer la manière dont vous le recevez.
    Passer en revue les parties de votre système digestif. Comment chaque partie reçoit elle la proposition de manger ou non cet aliment ? Quelles sont les parties de vous qui restent muettes ?
    Vous pouvez approcher les lèvres, pour éprouver l’aliment, son éventuelle humidité, sécheresse, sa texture.
    Observer les sensation qui vous viennent.
    Si vous avez des visions, observez les.
    Si vous avez des émotions, observez les passer.
    Si vous l’acceptez, vous pouvez prendre l’aliment dans la bouche, mais sans l’avaler.
    Sinon, vous pouvez aussi vous reculer, alors, votre complice vous présentera un autre aliment.
    Une fois que l’aliment est dans la bouche, avant de le mastiquer, l’explorer très attentivement avec la langue.
    Dans le même temps, passez votre corps en revu, par exemple de haut en bas. Observer l’effet que ça fait sur les différentes parties de vous d’avoir cet aliment dans la bouche.

    Votre complice doit se tenir prêt à recevoir l’aliment si vous décidez de le recracher. C’est le moment d’utiliser la serviette si vous en avez une !
    Faire visiter la bouche à l’aliment.
    Quelles sont les parties de la bouche qu’il ne peut pas visiter ?
    Explorer l’aliment avec les dents.

    Observer les réactions des différentes parties de l’être.
    (détailler)

    C’est encore le moment de choisir : Allez vous avaler cet aliment ou non ? Allez vous le recracher ou l’avaler ?

    Une fois que vous l’avez avalé, votre complice va proposer une autre bouchée.
    Etc…

    Echanger les rôles.
    Etc…

    Fermer les yeux tous les deux.

    Possibilité pour engager la Jam, à discuter avec Matthieu :
    Explorer à l’odeur (la pièce est pleine d’aliments).
    Toucher l’autre. La main est comme une bouche. Le corps est un organe digestif.
    Danser depuis une partie : fascia, tube digestif, bouche, etc…
    Observer, exprimer le parlement des parties de son êtres. Le suivre dans ses errements.
    Observer s digestion en cours, la suivre.

    ___________________
    Retours entendus après la JAM :
    -beaucoup de rires, léger, jam bacchanale, portée par les odeurs, la nourriture. A fleur de peau.

    Améliorations possibles :
    -Détailler et accompagner la mastication
    -Laisser (ou autoriser) plus de temps en bouche pour le premier aliment avant de permettre le second.
    -Indiquer qu’il est possible d’écouter l’effet du cheminement des aliments à travers le tube digestif.
    -Indiquer qu’il est possible de lécher les lèvres.

    ©Boris Nordmann 2015

     

  • De la consigne et de l’inconnaissable

    Atelier proposé avec Mandoline Whittlesey à la demande de Jérémy Damian, dans le cadre des Étirements. Proposé à CitéDanse le 14 juin 2015.

    B : Nous nous sommes rencontrés avec une des Fictions Corporelles : la Méthode pour se sentir cachalot en 1h30. Avec Jérémy aussi. Ça peut être un point de départ, pour entrer dans le bain.
    M : Je serais curieuse d’explorer l’effet de la consigne sur mon animal humain, avant de devenir cachalot. Donner/recevoir une consigne… bouger, respirer, écouter là où ça me touche, jouer avec différents engagements de mon système nerveux.

    B : Posons un lecteur, qui va énoncer le texte. Là.
    M : L’auteur. Le lecteur-qui-énonce. L’auditeur. Observons les espaces entre eux.
    Quand j’écris, quand je lis, ces espaces sont des partenaires de jeu.
    B : Des partenaires ? Comment savoir ce qu’ils vont dire ?
    M : Ca ne m’appartient pas. L’espace-entre existe, il est agissant: je peux au moins compter là-dessus.
    B : Mais alors, où est le texte ?

    B : Et la position des participants ?
    M : Les inclure dans notre dialogue !
    M et B : Notons les horaires: 10h18h. Il y aura une pause, nous ne savons pas encore bien quand. Une pause consistante.

     

  • Lou pastoral – chronologie de l’enquête

    En mars 2017, a germé l’idée d’une Fiction Coporelle loup incluant une dimension de médiation envirronementale. Depuis, ce qui était un projet a pris la forme d’un processus, d’une aventure, délicate à positionner en quelques ligne tant les déplacements ont été nombreux. Voyant arriver la fin d’un cycle avec un point d’orgue cet été, je trouve enfin les mots pour en parler ici, au printemps 2019.

    Les loups relient. Cette enquête sur le pouvoir de médiation des loups m’a conduit de fermes en alpages à travers les Alpes, Ardèche, Corrèze, Creuse, Drôme, Jura. De stages, en rendez-vous et marches, j’ai rencontré des personnes humaines et animales, des administrations locales, nationales et internationales, des troupeaux, des bergers, de l’herbe et l’énergie solaire qu’elle capte. (suite…)