Catégorie : le reste

  • Manger, le débat des parties

    Venir avec faim, serviettes, nourriture et mains propres.
    Conférence-Jam proposée à Paris le 13/07/2015 à 17h lors des Rencontres internationales du Contact-Improvisation

    Ce texte est une base pour l’improvisation.

    Bonjour !
    Annoncer le cadre :
    Je vais vous proposer un temps d’alimentation guidé qui va durer une petite heure et glisser tranquillement vers une jam ensuite.

    ..Et Julia qui fait la traduction.

    Bon, je vous ai demandé de venir avec de l’appétit, mais il faut que je vous dise, on va travailler la retenue. Ca va nous permettre de faire plein de découvertes !

    Si c’est nécessaire, allez vous laver les mains. Et si vous n’avez pas de serviette, ramener 6 feuilles de papier toilette.
    Se mettre par deux.
    Si vous avez une allergie alimentaire, si vous ne pouvez pas manger dans une cuiller qui a touché du poisson, ou du gluten, c’est le moment de le dire à votre complice.
    Disposer devant soi 3 aliments. Éventuellement vous en empruntez un à votre voisin. Vous pouvez aussi partager.
    Voilà, chacun a devant lui, chacune a devant elle : 3 aliments.
    Les diposer de manière à pouvoir les voir en détail, et pouvoir les renifler sans avoir à les toucher.
    Vous avez devant vous 3 aliments que vous pourriez manger.

    Les regarder, sans les toucher.
    Etudier ce que ça fait de les regarder.
    Et puis, se concentrer sur un aliment.
    Comment cet aliment parle à tout l’être qui regarde.
    Est-ce qu’un partie de mon être répond particulièrement ?
    Une sensation particulière se manifeste t elle ? Ça peut-être une sensation très délicate ? Ca peut-être une sensation bien connue, ou non.
    Observer cette sensation.
    Quelles sont les pensées qui surgissent ?
    Comment cet aliment parle au système digestif ?
    Comment cet aliment parle à la main ?
    Comment cet aliment parle à la bouche ?
    Comment cet aliment parle à la langue ?
    Comment cet aliment parle aux muscles de la mâchoire ?
    Comment cet aliment parle au palais ?
    Comment cet aliment parle au nez ?
    Comment cet aliment parle à l’œsophage ?
    Comment cet aliment parle à l’estomac ?
    Comment cet aliment parle au foie ?
    Comment cet aliment parle à la vésicule biliaire ? -Si vous savez où c’est, tant mieux !!
    Comment cet aliment parle à la partie de l’estomac qui débouche sur l’intestin ?
    Comment cet aliment parle à l’intestin ?
    Comment cet aliment parle au gros intestin ?
    Y a t il d’autres parties du systèmes digestif auquel cet aliment parle, pour lui dire du bien, ou du pas bon.
    Est-ce que cet aliment parle à l’anus ?

    Et puis, regarder un autre aliment, et recommencer.
    Comment cet aliment parle à l’être qui regarde.
    Est-ce qu’une partie de mon être répond particulièrement ?
    Une sensation particulière se manifeste t elle ? Ça peut-être une sensation très délicate ? Ca peut-être une sensation bien connue, ou non.
    Observer cette sensation.
    Quelles sont les pensées qui surgissent ?
    Et, passer en revue son système digestif, lui demander comment il reçoit la proposition que fait cet aliment quand on le regarde, à cet instant.

    Et puis recommencer pour un troisième aliment.

    Choisir un aliment, en vue de le manger, mais ne pas mettre cette décision à exécution. Prendre le temps de choisir. Observer ce qui est en jeu dans le processus du choix. Observer ce que c’est que choisir.
    Est-ce que c’est un aliment qui appelle la main ?
    Est-ce que c’est la bouche qui est attirée?
    Est-ce que c’est l’œil qui est attiré ?
    Est-ce que c’est la flore intestinale qui est attirée ?
    Est-ce que votre cou se porte en avant, est-ce que c’est la tête qui est attirée ?
    Ou bien, est-ce que c’est le pied qui est attiré ?
    Est-ce qu’une partie de l’être refuse ce qu’une autre désire.
    Observer le débat entre ces parties.

    Observer ce que ça fait de choisir.
    Maintenant, vous allez pointez du doigt l’aliment que vous avez choisi, SANS le manger.
    Observer la manière dont vous pointez du doigt.
    Observer ce que ça fait d’avoir choisi.

    Fermer les yeux.
    Fermer les yeux.
    Tout en gardant les yeux fermés, approcher son nez d’un aliment sans le toucher, et le renifler.
    Étudier les sensations qui viennent dans tout l’être. Qu’est-ce qui se produit en ce moment, alors que l’odeur de cet aliment rencontre la matière de l’être ?
    Ici et maintenant.

    Et puis, toujours en gardant les yeux fermés, et toujours sans toucher, se mettre dans l’idée de choisir un aliment pour le manger. Se laisser la possibilité de choisir un autre aliment que celui qui a été choisi tout à l’heure.

    Etudier les aliments un par un, à l’odeur, sans les toucher, pour choisir celui que vous allez manger, mais ne pas le faire, ne pas le manger.

    Et observer, quelle partie de soi quelles pensée, quels organes, quels fluides, quels fascia sont sollicités par tel endroit olfactif. Et quelles partie de soi au contraire, refusent tel ou tel proposition qui leur est faite sous la forme de l’odeur. Observer la qualité que prend ce refus. Est il catégorique ? Est il conditionnel (càd. dans le style “ Je veux bien que nous mangions ceci, si nous mangions cela après… ”) ? Est il ferme, est il négociable.
    Observer, comment une partie de l’être, une pensée, une main, un organe, peut-être tenté de censurer la demande qui est faite par une partie. Et comment elle peut se faire insistante.
    Observer les parties qui ont dévellopé plus de charisme.
    Observer la réaction des parties que vous n’avez pas l’habitude d’écouter.

    Que dit le fascia sous mon crane de cette proposition alimentaire ?
    Que dit la plante de mon pied de cette proposition alimentaire ?
    Que dit ma flore intestinale de cette proposition alimentaire ?
    Que dit ma peau de cette proposition alimentaire ?
    Que dit mon cœur de cette proposition alimentaire ?
    Etc…

    C’est le moment de conclure votre choix. Vous allez donc prononcer le nom de l’aliment que vous avez choisi. NE le mangez PAS.

    Au début, je vous avait demandé de vous mettre à deux. Vous formez donc des tandems. Dans chaque tandem, celui ou celle qui est à droite va garder les yeux fermés, tandis que celle ou celui qui est à gauche va ouvrir les yeux, tranquillement.
    Voilà, dans chaque tandem, celui qui est à droite a les yeux ouvert, et celui qui est à gauche a les yeux fermé vous allez vous mettre face à face.
    Vous allez maintenant vous prendre les mains, et établir une connection, entre vous, de cœur à cœur.
    Voilà, vous pouvez vous lâcher les mains, et celle ou celui qui a les yeux ouvert va présenter un aliment devant la bouche de son complice, sans toucher sa bouche, ni son nez.

    Je vais maintenant m’adresser à celle et ceux qui ont les yeux fermés.
    Donc votre complice vous tend un aliment devant la bouche.
    Renifler cet aliment.
    L’explorer attentivement, à l’odeur.
    Etudier finement toutes ses odeurs. Toutes ses parties odorantes.

    Observer la manière dont vous le recevez.
    Passer en revue les parties de votre système digestif. Comment chaque partie reçoit elle la proposition de manger ou non cet aliment ? Quelles sont les parties de vous qui restent muettes ?
    Vous pouvez approcher les lèvres, pour éprouver l’aliment, son éventuelle humidité, sécheresse, sa texture.
    Observer les sensation qui vous viennent.
    Si vous avez des visions, observez les.
    Si vous avez des émotions, observez les passer.
    Si vous l’acceptez, vous pouvez prendre l’aliment dans la bouche, mais sans l’avaler.
    Sinon, vous pouvez aussi vous reculer, alors, votre complice vous présentera un autre aliment.
    Une fois que l’aliment est dans la bouche, avant de le mastiquer, l’explorer très attentivement avec la langue.
    Dans le même temps, passez votre corps en revu, par exemple de haut en bas. Observer l’effet que ça fait sur les différentes parties de vous d’avoir cet aliment dans la bouche.

    Votre complice doit se tenir prêt à recevoir l’aliment si vous décidez de le recracher. C’est le moment d’utiliser la serviette si vous en avez une !
    Faire visiter la bouche à l’aliment.
    Quelles sont les parties de la bouche qu’il ne peut pas visiter ?
    Explorer l’aliment avec les dents.

    Observer les réactions des différentes parties de l’être.
    (détailler)

    C’est encore le moment de choisir : Allez vous avaler cet aliment ou non ? Allez vous le recracher ou l’avaler ?

    Une fois que vous l’avez avalé, votre complice va proposer une autre bouchée.
    Etc…

    Echanger les rôles.
    Etc…

    Fermer les yeux tous les deux.

    Possibilité pour engager la Jam, à discuter avec Matthieu :
    Explorer à l’odeur (la pièce est pleine d’aliments).
    Toucher l’autre. La main est comme une bouche. Le corps est un organe digestif.
    Danser depuis une partie : fascia, tube digestif, bouche, etc…
    Observer, exprimer le parlement des parties de son êtres. Le suivre dans ses errements.
    Observer s digestion en cours, la suivre.

    ___________________
    Retours entendus après la JAM :
    -beaucoup de rires, léger, jam bacchanale, portée par les odeurs, la nourriture. A fleur de peau.

    Améliorations possibles :
    -Détailler et accompagner la mastication
    -Laisser (ou autoriser) plus de temps en bouche pour le premier aliment avant de permettre le second.
    -Indiquer qu’il est possible d’écouter l’effet du cheminement des aliments à travers le tube digestif.
    -Indiquer qu’il est possible de lécher les lèvres.

    ©Boris Nordmann 2015

     

  • Table qui porte

    Table qui porte

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    Appuyer sur le bouton vert déclenche une durée d’enregistrement de l’ordre de 20 secondes, alors le témoin lumineux s’allume.

    La table qui porte a été conçue dans le cadre d’une collaboration avec Jean­-Yves Vinais, pour sa classe de CM1-CM2, à l’école Jacques Prévert de Terrasson, au cours de l’année scolaire 2007-2008.

    A sa première mise en service le 25 janvier 2008, son usage a été défini de la manière suivante :

    Pendant les périodes qui sont identifiées par l’enseignant, la table est accessible à qui le demande, dans le couloir à côté de la classe. Tous les vendredis à 15h, les enregistrements de la semaine sont écoutés en classe, collectivement.

    TableQuiPorte_BorisNordmann2008_004 TableQuiPorte_BorisNordmann2008_003 TableQuiPorte_BorisNordmann2008_002

  • Semographe

    Semographe

    La relation du language à l'espace, et plus précisément la nature des espaces sémantiques a fait l'objet d'un chantier avec Sabine Ploux, chercheuse en traitement du language au CNRS.

    La relation du language à l’espace, et plus précisément la nature des espaces sémantiques a fait l’objet d’un chantier avec Sabine Ploux, chercheuse en traitement du language au CNRS.

    l'entrée "Subtil" et ses synonymes dans la fenêtre de visualisation de l'Atlas Sémantique
    l’entrée « Subtil » et ses synonymes dans la fenêtre de visualisation de l’Atlas Sémantique

     

    Le point de départ de cette recherche est un outil mis en place par la chercheuse. L’Atlas Sémantique[ref]Voir Atlas Sémantique.[/ref offrent une visualisation multidimensionnelle du sens des mots synonymes de celui entré par l’utilisateur. Cet outil est limité à une centaine de mots.

    Je rencontre Sabine Ploux avec un projet de sculpteur : celui de circonscrire la forme de l’ensemble du lexique français courant. Mon projet est poétique : matérialiser la métaphore d’une grande forme en évolution qu’est le le lexique français.

    Photomontage : prévisualisation du nuage de mot sur une façade.
    Photomontage : prévisualisation du nuage de mot sur une façade.
    Projet d'imprimer le nuage de mot sur l'intérieur d'une tente, en anaglyphe (3D rouge et vert).
    Projet d’imprimer le nuage de mot sur l’intérieur d’une tente, en anaglyphe (3D rouge et vert).
    Maquette au 1/10ème de la tente suspendue.
    Maquette au 1/10ème de la tente suspendue.

     

    Demande de devis pour une structure gonflable à l'intérieur de laquelle serait imprimé le nuage de mots, toujours avec le procédé du relief stéréoscopique par anaglyphe.
    Demande de devis pour une structure gonflable à l’intérieur de laquelle serait imprimé le nuage de mots, toujours avec le procédé du relief stéréoscopique par anaglyphe.

    La recherche engage d’une part un travail de la chercheuse qui commence alors à faire tourner ses machines avec un très grand nombre de mots. Et d’autre part un travail de mon côté, pour trouver d’autre manières de représenter ce volume.

    Image 8

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    Image 6

    Je réalise que mon projet poétique et sculptural initial passe à côté de l’essentiel : le langage n’est pas de nature spatial. Ou bien si l’on parle d’espace sémantique, cet espace n’a pas grand chose à voir avec l’espace dans lequel l’ingénieur dessine une pièce automobile – espace de l’ingénieur qui est la mère de nos chères représentations 3D.

    Se pose de nouveau la question du mode d’existence de ce nuage de mot, au delà de mon attachement symbolique : de quelle manière le présenter ?

    Carton d'invitation à la performance.
    Carton d’invitation à la performance.
    Répétition avec Dorothée Volut et Gaël Cobert.
    Répétition avec Dorothée Volut à la voix et Gaël Cobert au clavier.

    L’étape de travail présentée à la galerie La Traverse joue sur la tension entre un espace graphique 3D virtuel que l’on peut visiter au clavier et à la souris, et le fait que le sens des mots n’est pas réductible à des occurrences dans un espace à 3 dimensions continues : qu’y a t il entre « bateau » et « amour » ?

    Performance à la Traverse : le nuage de mot est projeté au plafond. Gaël Cobert entre dans la machine les mots prononcés par Dorothée Volut, qui lit ce qu'elle voit et prononce ses interrogations.
    Performance à la Traverse : le nuage de mot est projeté au plafond. Gaël Cobert entre dans la machine les mots prononcés par Dorothée Volut, qui lit ce qu’elle voit et prononce ses interrogations.

     

     

  • Exotisme du terrain vague

    Exotisme du terrain vague

    Sous un pont où l’exotisme du terrain vague se mêle à celui de la rivière souterraine, installer la vision d’un ailleurs onirique. Contre la voûte, coller un photomontage en relief présentant un monde merveilleux où des plantes que nous connaissons bien sont rendues exotiques par le cadrage.

    Cinéma 3D immobile, poésie végétale et freak-show underground.

    Cinéma 3D immobile, poésie végétale et freak-show underground.
    Pose d'une image de 12mètres par 4m50 sur un support très irrégulier. Ici la sous-couche de papier craft.  La nuit, le pont est le lieu d'une prostitution masculine. La mairie ne nettoie plus les crottes de chiens.
    Pose d’une image de 12mètres par 4m50 sur un support très irrégulier. Ici la sous-couche de papier kraft.
  • Au lieu des autres

    Au lieu des autres

     

    Horizontal, l’écran est à hauteur des yeux. Pour voir il faut se coucher, contre -dessus -dessous -dans -à la surface du matelas, écran, peau : érotisme.  L’image d’un corps filmé en très gros plan, comme un scan.  De la tête au pied, quatre minutes trente. Le défilement emplit tout le champ visuel :  Délicieux paradoxe de se sentir tomber en restant couché.
    Horizontal, l’écran est à hauteur des yeux.
    Pour voir il faut se coucher, contre -dessus -dessous -dans -à la surface du matelas, écran, peau.
    L’image trop proche, d’abord on ne comprend pas. Par la succession des textures, c’est un corps, filmé en très gros plan, comme un scan. De la tête au pied, quatre minutes trente. Le défilement emplit tout le champ visuel et produit des illusions de chute. Délicieux paradoxe de se sentir tomber en restant couché.
    Là où tous les autres se rencontrent, c’est soi. Près c’est présent, enregistré c’est absent. Si près de l’absence, c’est ambigu.
    Là où tous les autres se rencontrent, c’est soi.
    Près c’est présent, enregistré c’est absent.
    Si près de l’absence, c’est ambigu.

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    BORIS CUISSE

     

    BORIS HANCHE

    BORIS VENTRE

    Dans les casques, l'alternance de baisers troublants par leur présence proche, et de rires éprouvants.
    4×4 mètres de velours grand confort. Dans les casques, l’alternance de baisers troublants par leur présence proche, et de rires.
  • Radio libre automatique

    Radio libre automatique

    Pensé comme une alternative à la vidéo surveillance, ce projet non-réalisé propose une autre forme au technocrate. Serait-elle plus douce sous le soleil ?

    This is a listen/talk street furniture for the diversity of people living /crossing San Jose. Touch it once, it will blink red like the LED of any recorder does when you press the “rec” switch. This red blinking surface will display the text : “Which way did you come ? ¿Que camino tomaste ? After 30 second, the sphere stops blinking. If you touch it a second time, it will speak back to you the record offered by somebody else, randomly chosen among the previous records. The system is totally autonomous with solar cells, and is weather-proof.
    MIREN ARENZANA, Spanish & BORIS NORDMANN, French

     

     

  • Nuage

    Nuage

    27 tubes de culture de 30cm de diamètre par 5 mètre de long chacun semble dévaller un champ. Y poussent des tomates.
    27 tubes de culture de 30cm de diamètre par 5 mètre de long chacun semble dévaller un champ. Y poussent des tomates.
    Les visiteurs sont invités à cueillir les tomates, les peser, les acheter bon marché. Deux tonnes de tomates : l’agriculteur qui s’en occupe paye son été.
    Les visiteurs sont invités à cueillir les tomates, les peser, les acheter bon marché. Deux tonnes de tomates : l’agriculteur qui s’en occupe paye son été.

    IMG_9409

    La succession des poteaux obliques produit un effet cinétique remarquable pour l’automobiliste de la route adjacente.
    La succession des poteaux obliques produit un effet cinétique remarquable pour l’automobiliste de la route adjacente.

    La succession des poteaux obliques produit un effet cinétique remarquable pour l’automobiliste de la route adjacente.

    Positionnement
    Un jardin envisagé comme lieu d’une production potagère. Que l’on puisse y voir des gens au travail, des plantes en croissance et manger leurs fruits. A l’heure où les villes se définissent comme noeuds des réseaux de communication, Nuage fait la démonstra tion qu’il n’est pas nécessaire d’avoir les pieds sur terre pour garder ses racines et porter ses fruits.

    Contexte de création
    Mûri en deux mois par le milieu de l’art contemporain et de la recherche privée, ce nuage s’est développé avec l’expertise de maçons, d’horticulteurs, de fermiers, de plombier PVC, de soudeurs… Il tient du prototype, du jardin, du land art, de l’industrie horticole, du marketing territorial et s’intègre dans l’histoire économique de la région. Ici, autrefois la subsistance était tirée de la terre : maraîchage et extraction minière. Elle est désormais issue de ressources immatérielles : la vente de services technologiques et le tourisme culturel… Aériennes comme cette culture de tomates suspendue. Le pays en tire pourtant prospérité.

    Shema de la pipe

    005_Maquette Echelle1

    015_LivraisonDes27Modules 010_LivraisonDes27Modules021

    MontageFRISE

  • Quotidiens dépaysés

    Quotidiens dépaysés

     

    J’avais reçu commande d’un travail vidéo sur la région Audomaroise par le centre culturel de la communauté d’agglomération de St Omer. On m’avait décrit une région vivant en cercle fermé depuis plusieurs siècles, abritant un gigantesque complexe industriel possédé par une unique famille de patrons. En 2005, la ville d’Arques abrite la plus grande usine de verres au monde.

    En arrivant, tout m’apparaissait exotique. Je prenais peu à peu la mesure de la puissance du commerce international, capable tout à la fois de rendre une région prospère, de fondre en verre chaque jour une centaine de tonne de sable, et de mettre quatorze mille hommes au service de la machine.

    Alternative à la fascination par la machine, la contemplation des éléments : N’ayant ni la liberté de parler de l’usine, ni le temps de la prendre et de construire un propos original ; j’ai appliqué un procédé permettant de rappeler l’inscription de chaque lieu dans un tout qui le dépasse. Pour mettre sur le même plan la course des personnes et celle des météores.

     

     

    La place de l’Hôtel de ville d’Arques.

     

     

    Aller-retour sur la piste de l’aérodrome construit par les Allemands pendant la deuxième Guerre Mondiale, et sur laquelle s’envolent les notables d’aujourd’hui. Au fond, le centre de détention régional.

     

     

    Dérive sur les Marais audomarois creusés par les moines à partir du Xème siècle, aujourd’hui classés au réseau mondial des réserves de biosphère.