Catégorie : le corps de l’auditeur

  • PALEO BLIND TRIP pour voyants et non-voyants

    PALEO BLIND TRIP pour voyants et non-voyants

    Visite de la grotte d’Isturitz en écholocalisation
    Le 6 juin de 10h à 16h, sur réservation
    conférence ou performance autour de l’écholocalisation le 5 juin à 16h au musée de Bayonne

    Des peintres pré-historiques ont retrouvé leur chemin à l’oreille, dans des grottes qu’ils ornaient en tenant compte de l’acoustique. Ce sont les conclusions du chercheur et chanteur Iégor Reznikoff, après avoir visité de nombreuses grottes ornées du Sud-Ouest de la France. A l’entendre, ces peintres ont pratiqué une forme humaine d’écholocalisation.

     

    Oxocelhaya
    Bien qu’ayant l’usage de mes yeux, souvent je préfère les fermer. Depuis 2013, je me promène en aveugle, et je partage une manière de se repérer au son des échos, un peu comme le fait une chauve-souris ou un dauphin. C’est une expérience dépaysante, qui permet de changer de monde juste en enfilant un bandeau. C’est aussi une manière de se rencontrer au-delà des apparences, et d’échanger sur nos (très) différentes manières de percevoir.

    Au cours l’initiation matinale, vous apprendrez à vous repérer en tâtonnant, non pas avec les doigts, mais avec l’écho. Vous reconnaitrez rapidement ce que vous connaissez déjà, probablement sans le savoir : l’écho d’un mur, d’un arbre, d’une ouverture… Peut-être trouverons-nous l’écho délicat d’un escalier qui monte. Mais pour commencer, à moins d’être déjà complètement aveugle, il vous faudra enfiler un bandeau.

    “Ils ne voient pas”. Lors d’un atelier d’écholocalisation pour voyants et non-voyants. Photographié par Hélène Motteau
    “Ils ne voient pas”. Lors d’un atelier d’écholocalisation pour voyants et non-voyants. Photographié par Hélène Motteau

    La grotte d’Isturitz est une grotte ornée où les plus anciennes traces humaines remontent au paléolithique moyen. Les vestiges que l’on y trouve laissent croire qu’elle fut un lieu de rassemblement et de transmission de savoirs pratiques. Comment se transmettre une pratique quand on ne voit pas grand-chose ? Comment décider collectivement où aller quand on n’y voit rien ?

    Pour cette atelier-promenade, passée la phase d’initiation matinale, chacun apprend de chacun. C’est un processus de recherche, c’est-à-dire que nous partageons des questions plutôt que des réponses. Mon rôle est essentiellement de faciliter des échanges. Dès que le groupe et l’environnement le permettent, je me bande aussi les yeux, si bien que plus personne ne voit. Sans cela, impossible d’avancer sérieusement !

    Artiste-chercheur, j’ai fait connaissance avec l’écho et les clicks de langue en 2012 au détour de rencontres avec des dauphins. Mes formateurs à l’écholocalisation sont aveugles : Daniel Kish, Tom de Witte, Idji Xuan et Thomas Tajo.

    Sur réservation +33 (0)5 59 29 64 72 / reservation@grottes-isturitz.com.
    Rendez-vous à 10h à l’entrée du site des Grottes d’Isturitz et Oxocelhaya.
    La proposition se déroule jusqu’à 16h, avec une pause restaurative le midi, pourquoi pas tous ensemble “Chez Haramboure” à Isturitz.
    _____

  • Fiction corporelle chauve-souris

    Fiction corporelle chauve-souris

    Méthode pour se sentir membre d’un collectif de chauves-souris.

    Création le samedi 9 juillet 2016 à 20h au Gymnase Japy à Paris, dans le cadre des Rencontres Internationales du Contact Improvisation(RICI 2016).

    C’est la première des Fictions corporelles qui propose explicitement une mise en mouvement. L’aventure est collective : entrer en relation avec un des derniers groupes de Grand Rhinolophe du bassin méditerranéen. Ils sont 1500 et passent leurs journées d’été dans une grange près de la ville d’Arles, sortent la nuit chasser le scarabée en Camargue. Pesant environ 25 grammes chacun, ce groupe de survivants totalise à peine 38 kilogrammes. La méthode d’incorporation travaille principalement sur l’aspect sanguin de la peau-patagium des ailes-mains chauves-souris, sur le mouvement du vol, sur une qualité d’écoute et une attitude en groupe.

    Le dessin montre plusieurs visage de chauves-souris, rieuses et baroques.
    Source : Kunstformen der Natur (1904), planche n°67, Ernst Haeckel (1834–1919).

    Note sur les Fictions Corporelles [ref]

    Extrait d’une captation de la Fiction Corporelle araignée
    [/ref] : Je porte les Fictions Corporelles comme des sculptures. Leur matériaux est la représentation que vous avez de votre corps. Des fictions donc, puisque le devenir animal -ou autre- reste au niveau de la sensation. Chaque Fiction corporelle est le fruit d’une recherche sur la représentation d’un corpus de connaissances. une représentation somatique, proprioceptive, non-visuelle.

     

  • Manger, le débat des parties

    Venir avec faim, serviettes, nourriture et mains propres.
    Conférence-Jam proposée à Paris le 13/07/2015 à 17h lors des Rencontres internationales du Contact-Improvisation

    Ce texte est une base pour l’improvisation.

    Bonjour !
    Annoncer le cadre :
    Je vais vous proposer un temps d’alimentation guidé qui va durer une petite heure et glisser tranquillement vers une jam ensuite.

    ..Et Julia qui fait la traduction.

    Bon, je vous ai demandé de venir avec de l’appétit, mais il faut que je vous dise, on va travailler la retenue. Ca va nous permettre de faire plein de découvertes !

    Si c’est nécessaire, allez vous laver les mains. Et si vous n’avez pas de serviette, ramener 6 feuilles de papier toilette.
    Se mettre par deux.
    Si vous avez une allergie alimentaire, si vous ne pouvez pas manger dans une cuiller qui a touché du poisson, ou du gluten, c’est le moment de le dire à votre complice.
    Disposer devant soi 3 aliments. Éventuellement vous en empruntez un à votre voisin. Vous pouvez aussi partager.
    Voilà, chacun a devant lui, chacune a devant elle : 3 aliments.
    Les diposer de manière à pouvoir les voir en détail, et pouvoir les renifler sans avoir à les toucher.
    Vous avez devant vous 3 aliments que vous pourriez manger.

    Les regarder, sans les toucher.
    Etudier ce que ça fait de les regarder.
    Et puis, se concentrer sur un aliment.
    Comment cet aliment parle à tout l’être qui regarde.
    Est-ce qu’un partie de mon être répond particulièrement ?
    Une sensation particulière se manifeste t elle ? Ça peut-être une sensation très délicate ? Ca peut-être une sensation bien connue, ou non.
    Observer cette sensation.
    Quelles sont les pensées qui surgissent ?
    Comment cet aliment parle au système digestif ?
    Comment cet aliment parle à la main ?
    Comment cet aliment parle à la bouche ?
    Comment cet aliment parle à la langue ?
    Comment cet aliment parle aux muscles de la mâchoire ?
    Comment cet aliment parle au palais ?
    Comment cet aliment parle au nez ?
    Comment cet aliment parle à l’œsophage ?
    Comment cet aliment parle à l’estomac ?
    Comment cet aliment parle au foie ?
    Comment cet aliment parle à la vésicule biliaire ? -Si vous savez où c’est, tant mieux !!
    Comment cet aliment parle à la partie de l’estomac qui débouche sur l’intestin ?
    Comment cet aliment parle à l’intestin ?
    Comment cet aliment parle au gros intestin ?
    Y a t il d’autres parties du systèmes digestif auquel cet aliment parle, pour lui dire du bien, ou du pas bon.
    Est-ce que cet aliment parle à l’anus ?

    Et puis, regarder un autre aliment, et recommencer.
    Comment cet aliment parle à l’être qui regarde.
    Est-ce qu’une partie de mon être répond particulièrement ?
    Une sensation particulière se manifeste t elle ? Ça peut-être une sensation très délicate ? Ca peut-être une sensation bien connue, ou non.
    Observer cette sensation.
    Quelles sont les pensées qui surgissent ?
    Et, passer en revue son système digestif, lui demander comment il reçoit la proposition que fait cet aliment quand on le regarde, à cet instant.

    Et puis recommencer pour un troisième aliment.

    Choisir un aliment, en vue de le manger, mais ne pas mettre cette décision à exécution. Prendre le temps de choisir. Observer ce qui est en jeu dans le processus du choix. Observer ce que c’est que choisir.
    Est-ce que c’est un aliment qui appelle la main ?
    Est-ce que c’est la bouche qui est attirée?
    Est-ce que c’est l’œil qui est attiré ?
    Est-ce que c’est la flore intestinale qui est attirée ?
    Est-ce que votre cou se porte en avant, est-ce que c’est la tête qui est attirée ?
    Ou bien, est-ce que c’est le pied qui est attiré ?
    Est-ce qu’une partie de l’être refuse ce qu’une autre désire.
    Observer le débat entre ces parties.

    Observer ce que ça fait de choisir.
    Maintenant, vous allez pointez du doigt l’aliment que vous avez choisi, SANS le manger.
    Observer la manière dont vous pointez du doigt.
    Observer ce que ça fait d’avoir choisi.

    Fermer les yeux.
    Fermer les yeux.
    Tout en gardant les yeux fermés, approcher son nez d’un aliment sans le toucher, et le renifler.
    Étudier les sensations qui viennent dans tout l’être. Qu’est-ce qui se produit en ce moment, alors que l’odeur de cet aliment rencontre la matière de l’être ?
    Ici et maintenant.

    Et puis, toujours en gardant les yeux fermés, et toujours sans toucher, se mettre dans l’idée de choisir un aliment pour le manger. Se laisser la possibilité de choisir un autre aliment que celui qui a été choisi tout à l’heure.

    Etudier les aliments un par un, à l’odeur, sans les toucher, pour choisir celui que vous allez manger, mais ne pas le faire, ne pas le manger.

    Et observer, quelle partie de soi quelles pensée, quels organes, quels fluides, quels fascia sont sollicités par tel endroit olfactif. Et quelles partie de soi au contraire, refusent tel ou tel proposition qui leur est faite sous la forme de l’odeur. Observer la qualité que prend ce refus. Est il catégorique ? Est il conditionnel (càd. dans le style “ Je veux bien que nous mangions ceci, si nous mangions cela après… ”) ? Est il ferme, est il négociable.
    Observer, comment une partie de l’être, une pensée, une main, un organe, peut-être tenté de censurer la demande qui est faite par une partie. Et comment elle peut se faire insistante.
    Observer les parties qui ont dévellopé plus de charisme.
    Observer la réaction des parties que vous n’avez pas l’habitude d’écouter.

    Que dit le fascia sous mon crane de cette proposition alimentaire ?
    Que dit la plante de mon pied de cette proposition alimentaire ?
    Que dit ma flore intestinale de cette proposition alimentaire ?
    Que dit ma peau de cette proposition alimentaire ?
    Que dit mon cœur de cette proposition alimentaire ?
    Etc…

    C’est le moment de conclure votre choix. Vous allez donc prononcer le nom de l’aliment que vous avez choisi. NE le mangez PAS.

    Au début, je vous avait demandé de vous mettre à deux. Vous formez donc des tandems. Dans chaque tandem, celui ou celle qui est à droite va garder les yeux fermés, tandis que celle ou celui qui est à gauche va ouvrir les yeux, tranquillement.
    Voilà, dans chaque tandem, celui qui est à droite a les yeux ouvert, et celui qui est à gauche a les yeux fermé vous allez vous mettre face à face.
    Vous allez maintenant vous prendre les mains, et établir une connection, entre vous, de cœur à cœur.
    Voilà, vous pouvez vous lâcher les mains, et celle ou celui qui a les yeux ouvert va présenter un aliment devant la bouche de son complice, sans toucher sa bouche, ni son nez.

    Je vais maintenant m’adresser à celle et ceux qui ont les yeux fermés.
    Donc votre complice vous tend un aliment devant la bouche.
    Renifler cet aliment.
    L’explorer attentivement, à l’odeur.
    Etudier finement toutes ses odeurs. Toutes ses parties odorantes.

    Observer la manière dont vous le recevez.
    Passer en revue les parties de votre système digestif. Comment chaque partie reçoit elle la proposition de manger ou non cet aliment ? Quelles sont les parties de vous qui restent muettes ?
    Vous pouvez approcher les lèvres, pour éprouver l’aliment, son éventuelle humidité, sécheresse, sa texture.
    Observer les sensation qui vous viennent.
    Si vous avez des visions, observez les.
    Si vous avez des émotions, observez les passer.
    Si vous l’acceptez, vous pouvez prendre l’aliment dans la bouche, mais sans l’avaler.
    Sinon, vous pouvez aussi vous reculer, alors, votre complice vous présentera un autre aliment.
    Une fois que l’aliment est dans la bouche, avant de le mastiquer, l’explorer très attentivement avec la langue.
    Dans le même temps, passez votre corps en revu, par exemple de haut en bas. Observer l’effet que ça fait sur les différentes parties de vous d’avoir cet aliment dans la bouche.

    Votre complice doit se tenir prêt à recevoir l’aliment si vous décidez de le recracher. C’est le moment d’utiliser la serviette si vous en avez une !
    Faire visiter la bouche à l’aliment.
    Quelles sont les parties de la bouche qu’il ne peut pas visiter ?
    Explorer l’aliment avec les dents.

    Observer les réactions des différentes parties de l’être.
    (détailler)

    C’est encore le moment de choisir : Allez vous avaler cet aliment ou non ? Allez vous le recracher ou l’avaler ?

    Une fois que vous l’avez avalé, votre complice va proposer une autre bouchée.
    Etc…

    Echanger les rôles.
    Etc…

    Fermer les yeux tous les deux.

    Possibilité pour engager la Jam, à discuter avec Matthieu :
    Explorer à l’odeur (la pièce est pleine d’aliments).
    Toucher l’autre. La main est comme une bouche. Le corps est un organe digestif.
    Danser depuis une partie : fascia, tube digestif, bouche, etc…
    Observer, exprimer le parlement des parties de son êtres. Le suivre dans ses errements.
    Observer s digestion en cours, la suivre.

    ___________________
    Retours entendus après la JAM :
    -beaucoup de rires, léger, jam bacchanale, portée par les odeurs, la nourriture. A fleur de peau.

    Améliorations possibles :
    -Détailler et accompagner la mastication
    -Laisser (ou autoriser) plus de temps en bouche pour le premier aliment avant de permettre le second.
    -Indiquer qu’il est possible d’écouter l’effet du cheminement des aliments à travers le tube digestif.
    -Indiquer qu’il est possible de lécher les lèvres.

    ©Boris Nordmann 2015

     

  • Au lieu des autres

    Au lieu des autres

     

    Horizontal, l’écran est à hauteur des yeux. Pour voir il faut se coucher, contre -dessus -dessous -dans -à la surface du matelas, écran, peau : érotisme.  L’image d’un corps filmé en très gros plan, comme un scan.  De la tête au pied, quatre minutes trente. Le défilement emplit tout le champ visuel :  Délicieux paradoxe de se sentir tomber en restant couché.
    Horizontal, l’écran est à hauteur des yeux.
    Pour voir il faut se coucher, contre -dessus -dessous -dans -à la surface du matelas, écran, peau.
    L’image trop proche, d’abord on ne comprend pas. Par la succession des textures, c’est un corps, filmé en très gros plan, comme un scan. De la tête au pied, quatre minutes trente. Le défilement emplit tout le champ visuel et produit des illusions de chute. Délicieux paradoxe de se sentir tomber en restant couché.
    Là où tous les autres se rencontrent, c’est soi. Près c’est présent, enregistré c’est absent. Si près de l’absence, c’est ambigu.
    Là où tous les autres se rencontrent, c’est soi.
    Près c’est présent, enregistré c’est absent.
    Si près de l’absence, c’est ambigu.

    2C6B7371

    BORIS CUISSE

     

    BORIS HANCHE

    BORIS VENTRE

    Dans les casques, l'alternance de baisers troublants par leur présence proche, et de rires éprouvants.
    4×4 mètres de velours grand confort. Dans les casques, l’alternance de baisers troublants par leur présence proche, et de rires.
  • Blind trips – écholocalisation pour voyants et non-voyants

    Blind trips – écholocalisation pour voyants et non-voyants

    Cette photo représente 4 personnages dans l’atelier d’un sculpteur. Il se dégage de leurs visages une ambiance à la fois joyeuse, accueillante et surprenante. Les personnages semblent nous regarder, mais en fait aucun d’eux ne voit. En effet, deux personnages sont aveugles, les deux autres portent un élégant bandeau sur les yeux.
    Ils ne voient pas. Prise de vue Hélène Motteau.

    Fermer les yeux pour changer de monde

    Cet atelier vise d’abord les rencontres entre aveugles et voyants : des rencontres entre des personnes. Ces rencontres se font dans un lieu que l’on visite en aveugle et par l’écholocalisation.

    L’écholocalisation humaine

    C’est une manière de se repérer dans l’espace par l’écho, analogue chez les dauphins et les chauves-souris. L’écholocalisateur émet un “click” en claquant sa langue contre son palais, produisant un son très sec, plus ou moins puissant selon l’environnement. L’écholocalisation humaine permet d’identifier en aveugle des obstacles et des repères, de reconnaître un lieu sous différents angles, de 0 à plusieurs dizaines de mètres.

    Complémentaire de la canne blanche, elle donne une remarquable mobilité aux aveugles et mal-voyants. L’écholocalisation est spontanément développée par les jeunes enfants aveugles mais le plus souvent inhibée par la méconnaissance des parents et du milieu spécialisé. Elle n’implique ni appareillage, ni électronique.

    Pour les voyants qui acceptent de s’aveugler temporairement, l’écholocalisation est une voie d’émerveillement et de connaissance. De manière insoupçonnée, elle est accessible même à ceux dotés d’une audition moyenne. Se plonger dans ce que le monde a d’invisible est une redécouverte de ses sens et de ses émotions. Le faire en collectif donne aux rencontres une qualité touchante. Pour les voyants qui viennent tous d’un monde incroyablement organisé par la vue, l’écholocalisation facilite l’accès au monde de l’invisible : littéralement, elle en offre à la fois confiance et autonomie, permet de garder le fil du réel.

    L’atelier

    Le principe de cet atelier est que chacun apprend de chacun. C’est un processus de recherche, c’est à dire que nous partageons des questions plutôt que des réponses. Pendant l’atelier, je ne suis pas formateur mais facilitateur de l’échange. Dès que le groupe et l’environnement le permettent, je me bande aussi les yeux : sans cela, impossible d’avancer sérieusement !

    L’envers du lieu commun

    Dans cet atelier, les personnes aveugles sont dans la position d’experts, quelque chose s’inverse. L’enjeu est d’apprendre les uns des autres, et de faire connaissance en partageant les découvertes. J’organise des ateliers de ce type depuis 2013, touché par la qualité des rencontres qui naissent. La joie de lancer son click de langue sur les murs, comme une balle dont le rebond permet d’éprouver la qualité du mur. La liberté de se projeter dans l’espace en un claquement de langue.

    Les lunettes “Aveuglantes” permettent de ne rien voir tout en gardant les yeux ouverts. Confortables, elles n’écrasent ni les yeux, ni les oreilles.

    Qui suis-je ?

    Artiste-chercheur, j’ai fait connaissance avec l’écho et les clicks de langue en 2012 au détour d’une recherche vers les dauphins, recherche que je poursuis par ailleurs. Mes formateurs à l’écholocalisation sont aveugles : Daniel Kish, Tom de Witte, Idji Xuan et Thomas Tajo.

    Contact

    Boris Nordmann +33 6 86 51 56 53

    Intervention à la carte sur l’écholocalisation

    • Arte-radio : Pour une première rencontre avec le monde de l’écho, je vous recommande cette visite du bâtiment d’arte en 3 minutes. Mettez des écouteurs pour écouter comme un dauphin.
    • France 3 (Magazine de la santé)
    • Polytechnique Paris-Saclay
    • Ecoles d’architecture de Versailles
    • Ecoles d’architecture de Paris-Malaquais
    • Faculté de Médecine de Marseille
    • UFR STAPS Cergy
    • UFR STAPS Paris Descartes
    • EHESS Marseille
    • Ecosomatiques (Paris 8 / Le CND Pantin)
    • Institut National des Jeunes Aveugles
    • AVH Montpellier
    • FRAC Paca (Marseille)
    • La Panacée (Montpellier)
    • Dans Les Parages (Marseille)
    • Espace en cours (Paris)
    • Friche de la Belle de mai (Marseille)
    • Compagnie Contour Progressif (Lille)

    … et de nombreux cours particuliers.

     

    Echauffement from Boris Nordmann on Vimeo.

     

  • Dortoir à la CCI

    Dortoir à la CCI

    La chambre de commerce de Marseille a souhaité accueillir une exposition collective des artistes associés au GR-2013. Après avoir retiré son audio-guide à l'accueil, et lancé la lecture du fichier "Fiction Corporelle Marseille", le visiteur est invité à trouver un endroit où s'allonger.
    Après avoir retiré son audio-guide à l’accueil, et lancé la lecture du fichier « Fiction Corporelle Marseille », le visiteur est invité à trouver un endroit où s’allonger.
    Mais en chemin, et guise de mise en corps, une petite course à pied.
    Mais en chemin, et guise de mise en corps, une petite course à pied.

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  • Fiction Corporelle cachalot

    Fiction Corporelle cachalot

    Cette méthode pour se sentir cachalot en 1h30 joue de la relation à l’eau, au son, à la profondeur, à la surface, en proposant une inversion radicale entre le haut et le bas, la force d’Archimède et la gravité. Prévoir 30 minutes pour le retour à la terre ferme. L’anatomie du cachalot se construit ici à partir d’une grande colonne vertébrale sans bassin ni jambe.

     

    _MG_8508

    La proposition reprend la structure temporelle de la Fiction Corporelle araignée[ref]

    Extrait d’une captation de la Fiction Corporelle araignée
    [/ref], en trois parties :

    • Une courte conférence de biologie sur le cachalot, avec des dessins. Un cachalot est une baleine à dents, autrement dit un très grand dauphin.
    • Une méthode pour déformer son schéma corporel humain et lui donner la forme d’un cachalot. L’auditeur est allongé, immobile, il est interprète et spectateur de son interprétation. Son corps est le lieu de projection de la fiction. Suit une plongée-promenade-collective imaginée.
    • Un retour progressif au corps humain.

     

    _MG_8501

     

    La Fiction corporelle cachalot ne dit pas tout sur le cachalot, aussi est elle accompagnée d’une Feuille de salle.

    Extrait : « Quelles serait les lois de la physique si elle avaient été écrites par des cachalots ? Quand des cachalot se parlent, ce qu’ils disent est rythmique. Tout comme l’espace qu’il perçoivent.
    On pourrait dire qu’ils voient avec les sons, mais cela serait passer sous silence les différences entre le monde lumineux et le monde acoustique :
    Dans le monde lumineux. Ce qui est loin est petit.
    Dans le monde acoustique, ce qui est loin est plus tardif que ce qui est proche. Autrement dit pour le cachalot, l’espace c’est du temps. Et les courant marins forment des tunnels pour le son, permettant d’entendre ce qui se passe à des centaines ou des milliers de kilomètres, peut-être même de l’autre côté de la terre.
    Dans le monde acoustique, ce qui est mou sonne plus grave. Ce qui est petit sonne aigu.
    Dans le monde lumineux. Ce qui est devant cache ce qui est derrière, parce que la plupart des objet ne sont pas transparents.
    Dans le monde acoustique sous marin, la plupart des objets sont transparent au son, si bien que la question du masquage se pose complètement différemment. On pourrait dire qu’essentiellement, ce qui est bruyant masque ce qui est délicat. »

    Note sur les Fictions Corporelles : Je porte les Fictions Corporelles comme des sculptures. Leur matériaux est la représentation que vous avez de votre corps. Des fictions donc, puisque le devenir animal qui est proposé reste au niveau de la sensation. Chaque Fiction corporelle est le fruit d’une recherche sur la représentation d’un corpus de connaissances. une représentation somatique, proprioceptive, non-visuelle.

  • Chouchette #3

    Chouchette #3

    Vue-Couchette

    Premier temps
    En entrant dans la chapelle, le visiteur découvre le lit surplombé par l’écran de papier. Comme une clef de lecture, trois anatomies sont désignées : L’anatomie du lieu (La chapelle est une symbolisation architecturale d’un corps) est révélée par la mise en résonance acoustique de son volume d’air par des basses fréquences. Une anatomie écrite sur l’écran (pied, pied, main, main, sexe, ventre, épaule, épaule, etc.) à ’aplomb du lit. L’anatomie du spectateur qui est invité à s’allongé sous l’écran. On constate alors que les dimensions de ce lit bateau ne correspondent pas à la typologie de la literie contemporaine. Ou alors il s’agit d’un lit pour une personne et demie.

    Carte des résonances acoustique dans la chapelle
    Carte des résonances acoustique dans la chapelle

    007Couchette3_Elle-le-méprise

    Deuxième temps
    Une minute après que le spectateur se soit allongé, le spectacle commence : à l’endroit de l’énonciation de son anatomie se trouvent maintenant projetés les textes de R.D. Laing. Le placement des mots propose une relation entre le corps et le texte. Les huit haut-parleurs répartis dans la chapelle et sous le lit jouent désormais en contre-point émotionnel avec le texte. Cette musique joyeuse chatouille la solennité du lieu et ouvre le champ des interprétations de l’expérience : un massage typographique ?

     

  • Feedback – du larsen et de l’amplification

    Feedback – du larsen et de l’amplification

    Une sphère en manche à balais est suspendu au centre d'un cercle de chaises
    Activation au 3bisF. Avant l’ouverture des portes.

    Le projet

    Feedback conçoit le larsen comme un outil d’analyse. Un larsen s’entend habituellement quand on oriente un microphone vers l’enceinte qui lui renvoie sous forme sonore ce qu’il vient de lui dire sous forme électrique : quand on établit une boucle d’amplification. Pour Feedback, nous pratiquons le phénomène du larsen avec nos sens et nos émotions, le matériel et les moyens du spectacle vivant. Ceux-ci constituent notre jouet d’étude, comme une maquette des mécanismes d’amplifications du grand monde. Le projet Feedback est un ensemble de provocations. Non pas au sens habituel gratuit, mais bien au sens physique : l’excitation d’une chose permet d’en révèler ses tempéraments.

    Modèles

    Amplification d’une boucle sur elle-même, le larsen est encore le modèle de nombreux phénomènes physiques et techniques, mais également humains, comportementaux. Le projet se développe à travers des dispositifs sonores, visuels ou vibratoires. Le visiteur est invité à interagir avec les installations et à participer à l’évaluation du processus : bain de larsen, mise en vibration d’espace, conférence… : les enjeux contemporains du feedback sont explorés de façon technique et poétique.

    Ouverture

    Feedback est un projet collaboratif ouvert. La première activation du projet Feedback, au 104 à Paris était centrée sur le larsen sonore[ref]

    Deux videos réalisées à titre de document de travail pendant la résidence au 104, à Paris
    [/ref]. Nous avons travaillé avec Kerwin Rolland. La mise en scène était quadrifrontale. Au 3bisF (Aix en provence) ont été développées des installations mécaniques et lumineuses en lien avec le Laboratoire de Mécanique Acoustique de Marseille. La mise en scène était circulaire.

    La conférence-concert présentée au 3bisF intègre des passage à très fort volume sonore qui imposent aux auditeurs le port de casques anti-bruit. La sensation dépasse le cadre du sonore.

    Questionnaire

    Feedback est aussi l’objet d’une interrogation sur ce que l’on vient chercher en venant nous voir. A cette fin, nous avons développé un questionnaire[ref]

    Questionnaire adressé lors de l'activation du projet Feedback au 104. Page 1. Questionnaire adressé lors de l’activation du projet Feedback au 104. Page 1.

    Page 2.[/ref]et un tampon[ref]. Celui est partie intégrante de la proposition.

    Les ateliers

    Ils sont l’occasion d’expérimenter nos dispositifs de larsen et de boucles amplifiée dans de nouveaux contextes.

    Une sphère en manches à balais est suspendue au plafond du théâtre.
    La sphère à 30 manches à balais en tenségrité.