La relation du language à l’espace, et plus précisément la nature des espaces sémantiques a fait l’objet d’un chantier avec Sabine Ploux, chercheuse en traitement du language au CNRS.

Le point de départ de cette recherche est un outil mis en place par la chercheuse. L’Atlas Sémantique[ref]Voir Atlas Sémantique.[/ref offrent une visualisation multidimensionnelle du sens des mots synonymes de celui entré par l’utilisateur. Cet outil est limité à une centaine de mots.
Je rencontre Sabine Ploux avec un projet de sculpteur : celui de circonscrire la forme de l’ensemble du lexique français courant. Mon projet est poétique : matérialiser la métaphore d’une grande forme en évolution qu’est le le lexique français.




La recherche engage d’une part un travail de la chercheuse qui commence alors à faire tourner ses machines avec un très grand nombre de mots. Et d’autre part un travail de mon côté, pour trouver d’autre manières de représenter ce volume.
Je réalise que mon projet poétique et sculptural initial passe à côté de l’essentiel : le langage n’est pas de nature spatial. Ou bien si l’on parle d’espace sémantique, cet espace n’a pas grand chose à voir avec l’espace dans lequel l’ingénieur dessine une pièce automobile – espace de l’ingénieur qui est la mère de nos chères représentations 3D.
Se pose de nouveau la question du mode d’existence de ce nuage de mot, au delà de mon attachement symbolique : de quelle manière le présenter ?


L’étape de travail présentée à la galerie La Traverse joue sur la tension entre un espace graphique 3D virtuel que l’on peut visiter au clavier et à la souris, et le fait que le sens des mots n’est pas réductible à des occurrences dans un espace à 3 dimensions continues : qu’y a t il entre « bateau » et « amour » ?
